dimanche 21 juin 2020

Claude Thirault


En octobre 1993, Claude Thirault, un petit criminel de Charleroi, appelle la gendarmerie locale. Il a des nouvelles importantes, dit-il à la gendarmerie Christophe Pettens, qui arrive à répondre au téléphone. Une de ses connaissances, Marc Dutroux, n'est pas seulement impliqué dans toutes sortes de vols, il a également des plans très différents. Dutroux a déclaré à Thirault pendant les mois d'été qu'il prévoyait d'enlever des filles.


Quand ils sortaient ensemble, Dutroux avait remarquablement regardé quelques jeunes filles. "Je lui ai alors demandé s'il était attiré par les enfants", a expliqué Thirault. "Dutroux a répondu que ces jeunes filles ont l'air fraîches, sont faciles à vendre et donnent beaucoup."
Dutroux a également besoin de quelqu'un pour l'aider. Car bien qu'il soit un égoïste absolu qui ne fasse confiance qu'à lui-même, il ne travaille jamais seul lors de ses enlèvements.
Pourquoi? C'est un mystère auquel la recherche n'a jamais vraiment trouvé de réponse. N'ose-t-il pas? Veut-il que quelqu'un à proximité serve de bouc émissaire en cas d'urgence? Veut-il un témoin qui peut voir avec quelle brio il le gère? Les questions restent sans réponse.

En 1993, Dutroux constate qu'il n'est pas si facile de trouver quelqu'un qui veut kidnapper des enfants. [...]. Michelle Martin, qu'il a utilisée dans le passé comme chauffeur lorsqu'il partait à la chasse, ne peut pas. Elle est à la maison avec leur fils aîné et est également enceinte d'un deuxième enfant.
Thirault est le premier sur la liste des partenaires possibles. Le petit criminel est régulièrement appelé par Dutroux lorsqu'il faut reconstruire dans l'une de ses maisons. Thirault, qui a un problème d'alcool important, peut utiliser chaque centime supplémentaire. Les deux s'entendent bien et Dutroux a le sentiment qu'il peut faire confiance à l'homme lors de certains vols.
Lorsque les deux sont en route pour une fête à Yves Gomezee, un village près de Philippeville, en juillet 1993, Dutroux décide de s'y lancer.
Il est environ onze heures du soir quand ils arrivent et cherchent une place de parking. Dutroux, qui est au volant, dit soudain: "J'ai trouvé quelque chose". Il fait un demi-tour et se gare près d'une forêt. Thirault voit deux filles âgées de treize ou quatorze ans. Ils viennent de la fête et ont clairement trop de verre. L'une des filles peut à peine rester droite. Thirault, qui se demandait juste ce que Dutroux voulait dire auparavant, comprend ce que fait son ami.
"Je voudrais les prendre", a déclaré Dutroux. Et il explique à quel point c'est simple. «Il suffit de mettre une main sur leur bouche, de mettre un autre bras autour de leur gorge puis de les pousser dans la voiture. Une fois à l'intérieur, elles ne peuvent pas partir, car il y a un verrou pour enfants sur les portes arrière. ''
Thirault devrait être stupide de ne pas participer, pense Dutroux. A-t-il peut-être oublié qu'il est endetté ? Thirault se rend compte que ces enfants rapportent entre 100 000 et 150 000 francs. "Tu es fou", lance-t-il à Dutroux. «Tu ne devrais pas toucher les enfants.»

Après tout, c'est en octobre 1993 que Claude Thirault ne peut plus se taire sur les plans de Dutroux et aller à la gendarmerie. Il raconte son ancien compagnon, raconte la proposition que Dutroux lui a faite et les lieux de stockage secrets que Dutroux construit à Marchienne-au-Pont. Il montre également aux chercheurs dans quelle maison les travaux sont en cours.
À la mi-novembre 1993, les gendarmes font une descente dans la maison de Marchienne-au-Pont et chez Dutroux à Marcinelle. Les enquêteurs constatent que des travaux sont effectivement en cours au sous-sol de la maison de Marchienne. Dutroux a creusé une sorte de tunnel sous les fondations de la maison et fait un trou dans un ancien réservoir d'eau. Mais une telle chose n'est pas punissable. Soit dit en passant, Dutroux soutient qu'il s'agit de travaux de drainage et qu'il ne fait que rénover son sous-sol.

Les gendarmes installent une surveillance discrète de son domicile, levée de façon incompréhensible le soir à 18 heures. Chaque jour, le rapport est le même: RAS, rien à signaler.
Début août, le même indic alerte. Marc Dutroux propose 150 000 francs belges à qui lui fournira une jeune fille. Cette fois, toutes les brigades de la région sont alertées. Le 9 août 1995, selon un PV, «une réunion de coordination confirme les renseignements sur Dutroux». L'opération Othello est lancée dans le plus grand secret. [...] La gendarmerie continue de surveiller Dutroux et sa femme Michelle Martin. Sans résultats. Les petites Julie et Mélissa sont pourtant dans le pavillon. Le 22 août, au nez et à la barbe des gendarmes, les y rejoignent An et Eefje, enlevées à l'autre bout du pays.
Mi-décembre, le maréchal des logis-chef René Michaux a perquisitionné chez Dutroux. Résultat «négatif». Il a entendu des cris d'enfants et pensé que cela venait du pavillon voisin. Il a saisi des tubes de crème vaginale, un spéculum et une cassette vidéo montrant Dutroux en train de violer une très jeune fille non identifiée. L'opération Othello se solde par le rapport final : «Aucun élément n'a été découvert.» Dutroux peut reprendre ses activités. Le 28 mai 1996, il enlève Sabine Dardenne près de Tournai. Le 9 août, soit un an après les «soupçons» des gendarmes, c'est au tour de Lætitia Delhez à Bertrix.

Dutroux décide de garder secrète l'existence de l'entrepôt de Marcinelle pour presque tout le monde. Il n'y a que deux personnes à l'extérieur de Dutroux qui connaissent son secret. Michelle Martin, qui aidera à terminer, et Bernard Weinstein, le nouveau confident français de Dutroux. Dutroux aura besoin du Weinstein pratique pour préparer le donjon. Et en attendant, il se contrôlera et ne frappera plus en Belgique. Cela réussit, car il trouve une nouvelle soupape de décharge au début de 1994: les voyages en Slovaquie [...].

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