Le plus consulté cette semaine

mardi 30 mars 2021

Ethiopie, conflit du Tigré: un fou ça ose tout, c'est à ça qu'on les reconnaît


Chapelle Sainte Marie de Sion
lieu supposé abriter l'Arche d'Alliance


Lequel est fou ?
Abiy Ahmed (1er ministre Ethiopien) ou Debretsion Gebremichael (leader du Front de libération du peuple du Tigré FLPT) ?
Abiy Ahmed, pourquoi attaques-tu le Tigré ? 
Qu'est-ce qui qui ne va pas ? Il y a l'équivalent d'une bombe atomique au Tigré, es-tu fou ? Quand bien même tu réussirais à t'emparer du Tigré ainsi que de sa sainte relique, tu te retrouverais vite dépasser par les événements. Un conseil, renseignes-toi sur les récits bibliques liés à l'Arche d'Alliance. Ton entêtement a déjà causé plusieurs centaines de morts, attention.


Conflit au Tigré 

Il faut se rappeler que depuis le 4 novembre 2020, le petit Etat régional du Tigré est plongé dans une lutte pour plus d’indépendance, qui l’oppose au gouvernement fédéral éthiopien. 
Abiy Ahmed est au pouvoir depuis 2018, sans avoir été élu. Nommé selon des arbitrages internes dans la coalition qu’il a ensuite dissoute, le Premier ministre [...] est connu pour ses discours de prédicateur religieux. En se posant comme leader charismatique, il ne cesse de repousser les scrutins nécessaires, selon les Tigréens, pour confirmer ou non sa légitimité ainsi que la leur devant leur peuple.  

Le Tigré est l'un des dix États de la Fédération d'Éthiopie. Il s'étend sur une superficie de l'ordre de 50 000 km2,soit 4,5 % du territoire éthiopien, partageant des frontières avec l'Érythrée et la République du Soudan du Sud.  La zone, située à 700 kilomètres au nord de la capitale, Addis-Abeba, compte 6 millions d’habitants ; la population se compose à 95% de chrétiens, de confession copte-orthodoxe, appartenant à l’ethnie tigréenne. 
Selon le gouvernement éthiopien, c’est l’attaque par des forces du Tigré, le 3 novembre dernier, de plusieurs positions de l’armée fédérale, qui justifie sa violente réplique.
Conscient de la puissance militaire de l’armée tigréene, le gouvernement d’Addis Abeba a envoyé l’armée fédérale occuper le terrain, mais a aussi permis à des éléments de l’armée érythréenne de pénétrer dans la région du Tigré. Selon une source anonyme, citée par Regina Lynch, c’est l’entrée en Ethiopie d’Erythréens qui a provoqué les massacres de ces trois derniers mois.
Le régime d’Asmara (Erythrée) est l’ennemi juré du parti tigréen, depuis la guerre meurtrière ayant opposé l’Erythrée et l’Ethiopie entre 1998 et 2000.

Depuis la mi-janvier, des nouvelles alarmantes se sont en effet répandues dans de nombreux médias, concernant le massacre de 750 chrétiens lors d’un assaut contre l’église Sainte-Marie-de-Sion (Maryam Tsiyon), près d’Axoum, survenu autour du 15 décembre dernier.
La tuerie aurait eu lieu dans un lieu de culte vénéré par les chrétiens-orthodoxes locaux, comme abritant des reliques de l’arche d’alliance : « j’ai entendu dire qu’il y avait 1 000 personnes dans l’église. Il se peut que d’autres aient été blessées et soient mortes plus tard. 750 ont été tuées à coup sûr. A Axoum, il y a l’arche d’alliance. Peut-être que les gens étaient là pour protéger l’arche et… ils ont été emmenés à l’extérieur et abattus », confie une source à l’AED.
La population est terrifiée », explique Regina Lynch, qui évoque également un autre massacre de chrétiens dans l’église troglodyte Maryam Dengelat, une merveille creusée par les premiers chrétiens d’Ethiopie dans la roche d’une falaise vertigineuse.

source:


Un conflit ancien

Le conflit actuel a de profondes racines. Les Tigréens sont les descendants de populations de langues couchitiques qui se sont progressivement unies à des populations originaires de la péninsule arabique. La province du Tigré compte aujourd'hui environ 6 millions d'habitants sur les 113 millions du pays, principalement des Tigréens de confession chrétienne, qui se considèrent comme les héritiers du royaume d'Aksoum, établi sur ces hautes terres d'Abyssinie (un terme tombé en désuétude qui désignait l'actuelle partie septentrionale de l'Éthiopie), et qui se distingue par sa longévité (du IVe siècle avant notre ère jusqu'au Xe siècle). 
Au IVe siècle, sous l'autorité du roi Ezana, les sujets du royaume se convertirent au christianisme. C'est également sous son règne que fut bâtie, à Aksoum, la première église Sainte-Marie-de-Sion, un édifice qui fut à plusieurs reprises démoli puis reconstruit. Dans une chapelle adjacente reposerait l'Arche d'Alliance. Les Tigréens s'en considèrent comme les "gardiens". 

Dans les années 1960, plusieurs mouvements fondés à l'initiative de jeunes diplômés se constituèrent en vue de réclamer l'autonomie de la province du Tigré, dont les deux principaux furent le Tigray Liberation Front (TLF) et le Tigray People's Progressive Association (TPPA). 
En 1975, les partisans de l'autodétermination du Tigré fondèrent en le Front de libération du peuple du Tigré (FLPT), tout en demeurant ambigus quant au but poursuivi : souhaitaient-ils la sécession ou « seulement » une large autonomie au sein de l'Éthiopie ?
En mars 1896, lors de la bataille d'Adoua, une ville située à 25 km au nord-est d'Aksoum, l'empire d'Éthiopie avait tenu en échec l'armée du royaume d'Italie (les Éthiopiens avaient à cette occasion déployé l'arche d'alliance). Plus d'un siècle plus tard, le destin de l'Éthiopie se joue encore au Tigré (où l'arche d'Alliance se trouverait toujours ...).

le journaliste et spécialiste de la Corne de l’Afrique Tristan Coloma affirme que les Tigréens ont les moyens, non seulement de se défendre, mais aussi de conquérir d’autres territoires : 
L’armée tigréenne est plus puissante que l’armée nationale éthiopienne et elle bénéficie du ralliement de soldats ou d’officiers des garnisons situées aux frontières avec l'Érythrée. [...] Les Tigréens qui disposent, selon l’International Crisis Group, de plus de 250 000 combattants.


sources:




L’église Sainte-Marie de Sion est devenue un lieu de refuge pour les Éthiopiens de la région du Tigré fuyant la guerre civile du pays. Elle a été assiégée l’année dernière au milieu des affrontements entre les forces gouvernementales et les milices rebelles, qui ont fait des centaines de morts, qui sont connues du public que maintenant.

En raison de la coupure des lignes téléphoniques de Tigré et de l’interdiction des journalistes, les estimations du nombre de morts ont varié. Alors que la région commence à renouer avec le monde extérieur, un diacre qui dit avoir été témoin de l’atrocité et de ses conséquences a rendu compte de ce qui s’est passé au cours du dernier week-end de novembre 2020.
Il dit avoir récupéré les cartes d’identité des victimes et aidé à des enterrements de masse. Le diacre, qui s’est entretenu avec l’Associated Press sous couvert d’anonymat parce qu’il vit à Axum, affirme que 800 personnes ont été assassinées. « Si nous allons dans les zones rurales, la situation est bien pire », a-t-il ajouté.
Parmi les morts se trouvaient des adorateurs locaux qui s’étaient précipités vers l’église pour défendre leur alliance, un coffre en bois qui aurait été construit pour contenir les dix commandements de Moïse.
Les atrocités du conflit du Tigré se sont largement déroulées dans l’ombre en raison de son isolement du reste de l’Afrique et du monde. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, qui a remporté le prix Nobel de la paix en 2019 pour avoir fait la paix avec l’Érythrée voisine, a annoncé les combats alors que le monde se concentrait sur les élections américaines.

source:












Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

/!\ Rappel /!\ : Afficher la version Web pour visualiser toutes les pages du menu d'accueil.

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.