Le plus consulté cette semaine

jeudi 31 mars 2022

Suisse: le modus operandi de Christoph Wolfram Blocher nous rappelle tant d'autres ...



Qui veut comprendre la vie politique suisse des dernières décennies ne peut pas passer à côté de ce nom : Christoph Blocher. Presque personne n’a autant façonné le pays que ce milliardaire de la Riviera zurichoise. Depuis sa prestigieuse villa de Herrliberg, qu’il met en scène pompeusement à chaque occasion, Blocher a fait du parti suisse de droite extrême UDC (pour "Union démocratique du centre", mais qui s’appelle en allemand “parti populaire suisse” – Schweizerische Volkspartei), la force politique la plus puissante du pays. Et ce, en quelques années seulement.

Christoph Wolfram Blocher
Stéphane BRON  à propos de Blocher dans  le  documentaire “l’expérience  BLOCHER”: Un  pied  chez  les  actionnaires,  un autre  chez  les  paysans,  c’est  tellement  vous.  Vous  transformez  le  parti  à  votre  image,  le  corps  de  paysan  et l’esprit du capitalisme. La formule fait merveille, vous volez de victoire en victoire”

Mais qui est-il ? Disons-le : c’est un homme d’extrême droite, mais assez roublard pour attirer les sans-mémoire.
Il est marié à l'ex-institutrice du primaire Silvia Blocher, née Kaiser. Ils ont trois filles et un fils. Christoph Blocher vit à Herrliberg (canton de Zurich) sur la "Rive dorée" (en allemand Goldküste), quartiers résidentiels très prisés du bord du lac de Zurich. Il loue aussi à vie le château fortifié de Rhäzüns, propriété du groupe Ems-Chemie, dans les Grisons.

L’homme de 78 ans - qui était déjà un très riche industriel lorsqu’il est entré en politique - a utilisé l’argent de sa société Ems-Chemie pour mener son parti au succès. Comme Silvio Berlusconi en Italie, Blocher a créé un empire économique qui a également servi de véhicule au financement de son parti. Sa stratégie pour se constituer une fortune personnelle estimée à deux ou trois milliards de francs suisses (entre 1,8 et 2,7 milliards d’euros) est simple : démanteler des groupes [...] ou en prendre le contrôle par surprise.
La carrière de Blocher peut être découpée en trois phases : d’abord dans les affaires ; puis en politique ; enfin comme magnat de la presse. À la fin de cette dernière étape, l’homme s’est servi de divers titres de journaux qu’il avait acquis au fil des années, lui-même ou par le biais de ses proches, pour déplacer le débat public toujours plus vers la droite.


Carrière professionnelle
En 1983, le patron de l'entreprise Ems-Chemie meurt. En tant que nouveau gérant, Blocher conseille à la famille de Werner Oswald de vendre l'entreprise. Il conduit lui-même les négociations — une seule société se montre intéressée par le rachat de l'entreprise et elle entend supprimer plus de 800 emplois sur 1 100 — et présente rapidement un mystérieux acheteur. La famille vend finalement l'entreprise (pour une vingtaine de millions de francs suisses) à l'inconnu fortuné, qui se trouve être en réalité Christoph Blocher lui-même.

En tant qu'homme d'affaires, sa stratégie consiste à démanteler des groupes, tels que le producteur d'aluminium Alusuisse, ou en prendre le contrôle par surprise, ce qui lui permet d'empocher des milliards d'euros.
Il vend en 2003 les actions de l'entreprise à ses quatre enfants. Sa fille aînée, Magdalena Martullo-Blocher, en reprend la direction. Le magazine Bilanz estime la fortune de la famille Blocher à un montant situé entre dix et onze milliards de francs suisses – soit neuf à dix milliards d'euros, ce qui la situe parmi les dix familles les plus riches de Suisse.


Politique
Au temps de l’apartheid, Blocher était, avec de nombreux milieux économiques il est vrai, l’un des défenseurs efficaces du racisme d’Etat, grâce à l’association Arbeitsgruppe Südliches Afrika (ASA) qu’il animait. Le Bulletin de l’ASA soutenait même les lois sud-africaines punissant de sept ans de prison les relations sexuelles entre personnes de «races différentes».
Par son nationalisme étroit (alors même qu’il est bien placé, avec sa firme EMS-Chemie, pour savoir combien la Suisse dépend de l’étranger), par ses campagnes haineuses contre les réfugiés, [...] par ses allusions xénophobes, par son mépris de tout ce qui est étranger, international ou européen, par son agitation contre toutes les autorités fédérales, y compris contre le Tribunal fédéral (coupable d’avoir constaté que les naturalisations par le peuple peuvent conduire à l’arbitraire), Blocher s’est définitivement disqualifié pour gouverner la Suisse. 



Activités dans le secteur médiatique
En 2014, Blocher achète des actions du journal Basler Zeitung, puis rachète le journal gratuit Zehnder. Selon certains de ses détracteurs, son influence dans les médias lui a permis de contribuer à déplacer le débat public toujours plus vers la droite. Ses opposants lui reprochent d'utiliser ses titres de presse pour servir ses ambitions politiques au détriment de l'information du public[réf. souhaitée].

Le 17 avril 2018, la Zeitungshaus (entreprise de presse dont Christoph Blocher est copropriétaire) annonce sa volonté d'acquérir plusieurs titres romands locaux, dont le GHI (Genève) et Lausanne cités. Ces projets d'acquisitions interviennent dans le cade d'un échange entre les deux grands groupes de presse suisse (Tamedia et Zeitungshaus) puisque le Basler Zeitung passerait de son côté au main de Tamedia, permettant aux deux entreprises de renforcer leurs positions respectives. 
Côté lausannois ou genevois, plusieurs élus (notamment de gauche) critiquent l'arrivée du politicien zurichois dans le paysage médiatique local. Ils craignent une politisation des journaux locaux, une perte de diversité dans l'information locale ou s'inquiètent des difficultés économiques rencontrées par ce secteur. 
À l'opposé, d'autres estiment que ces acquisitions s'inscrivent dans la stratégie d'investissements dans le secteur médiatique qu'a toujours suivie Christoph Blocher et permettent de renforcer financièrement ces titres de presse. 
Plus généralement, ces transactions sont une surprise puisque Christoph Blocher déclarait 6 mois plus tôt qu'il ne souhaitait pas investir dans la presse romande et que cela serait une erreur stratégique. Fin mai, le propriétaire des deux quotidiens Lausanne Cités et GHI, Jean-Marie Fleury, annonce qu'il exerce son droit de préemption en rachetant directement à Tamedia ses actions. Cette opération empêche la Zeitungshaus et Christoph Blocher de prendre possession de ces titres.

Il est également vidéaste web avec sa chaîne TeleBlocher.


Magdalena Blocher
Elle étudie à l'Université de Saint-Gall (HSG), où elle obtient une licence en économie d'entreprise. Elle est chef de produit chez Johnson & Johnson de 1994 à 1996, puis responsable marketing chez Rivella AG jusqu'en 2000.
En janvier 2001, elle entre au sein du groupe Ems. En août de la même année, elle en intègre le conseil d'administration. En 2002, elle en devient la vice-présidente. Lorsque son père est élu au Conseil fédéral, elle intègre l'entreprise Ems-Chemie. Depuis 2004, elle est l’actionnaire majoritaire et la directrice générale du groupe


Markus Blocher
Il est docteur en chimie de l'EPFZ et directeur et actionnaire majoritaire de l'entreprise pharmaceutique Dottikon ES, ancienne filiale d'Ems-Chemie devenue indépendante en 2005. 


Elle est ingénieure en denrées alimentaires, mariée à Matthias Baumann (directeur de l'entreprise d'ameublement Pfister). Elle est propriétaire de Läckerli Huus depuis 2006.


La benjamine, elle est économiste de formation, directrice de la société financière Robinvest, présidée par son père, et présidente du conseil d'administration du groupe de presse qui publie la Basler Zeitung.




Les Blocher se sont enrichis de 3,8 milliards de francs cette année, selon la «SonntagsZeitung». Tout ça «grâce» à la pandémie de coronavirus.
Ainsi, est-il expliqué, Ems-Chemie est l’une des rares entreprises à prendre de la valeur pendant cette période de crise sanitaire. Dirigée par la conseillère nationale et fille de Christoph Blocher Magdalena Martullo-Blocher elle vaut aujourd’hui 19,5 milliards de francs suisses. La hausse est de 30% depuis le début de l’année, soit 3 milliards de francs supplémentaires.
La raison? Ems commercialise tout une série de produits liés à l’épidémie, comme des masques, lunettes de protection, appareils de ventilation ou encore des flacons liés à des tests.

À ces trois milliards il faut ajouter 320 millions de francs supplémentaires touchés sous forme de dividendes par des membres de la famille Blocher, a calculé le journal dominical alémanique.

De son côté le fournisseur pharmaceutique Dottikon SE est nettement plus petit qu’Ems-Chemie. Mais cette entreprise dirigée par le fils de Christoph Blocher Markus Blocher se porte également à merveille. Depuis le début de l’année sa valeur a grossi d’au moins 425 millions de francs. Là aussi cette société est florissante en partie grâce à l’épidémie avec des ventes de précurseurs de médicaments liés au virus.

3 milliards, 320 millions et 425 millions: l’enrichissement familial dépasse donc 3,7 milliards de francs – la «SonntagsZeitung» a arrondi à 3,8 milliards. Il est encore précisé que Christoph Blocher lui-même n’est qu’un «petit actionnaire» d’EMS Ems-Chemie. Et du côté de Dottikon c’est Markus Blocher qui est l’actionnaire majoritaire: il détient 71% des titres.




source:







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

/!\ Rappel /!\ : Afficher la version Web pour visualiser toutes les pages du menu d'accueil.

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.