Une éducation privilégiée et désintérêt de la pauvreté paysanne
Vladimir Oulianov (Lénine) naît d'un père issu de classe moyenne et d'une mère issue de classe aisée. La mère de Lénine, Maria Oulianova née Blank était fille d'un médecin juif russe Alexander Dmitrievich Blank, et son épouse allemande et suédoise, Anna Ivanovna Grosschopf, fille de riches luthériens. Le grand-père maternel de Lénine, Alexander Blank était le fils de Moishe Blank, un marchand juif de Volhynie. Moshe Blank avait rompu avec la communauté juive, ses deux fils s'étaient convertis au christianisme orthodoxe et avaient choisi de faire carrière dans la médecine, parvenant à des positions sociales enviables. La conversion à l'orthodoxie permet à Alexandre Blank, père de Maria, d'accéder aussi bien à la faculté de médecine qu'à la haute administration. Le Dr Blank avait insisté pour offrir à ses enfants une bonne éducation, s'assurant que Maria apprenait le russe, l'allemand, l'anglais et le français et qu'elle était bien versée en littérature russe.
Lénine mène à Samara une carrière d'avocat aussi brève qu'anodine. En janvier 1892, il est embauché dans le cabinet d'Andreï Khardine, un avocat ami de la famille, aux idées progressistes. Dans le cadre de son travail d'avocat, il ne plaide aucune affaire conséquente, se contentant de traiter quelques litiges entre propriétaires terriens, ou des affaires financières qui l'intéressent à titre personnel. Il continue de bénéficier du patrimoine familial : libéré du besoin de gagner réellement sa vie, il ne consacre à son métier qu'une part réduite de son temps [...].
Alors que la région de la Volga, en 1891-1892, est ravagée par une terrible famine, il se distingue de sa famille, mais aussi du milieu révolutionnaire russe, en montrant peu d'intérêt pour le sort des paysans : il juge à l'époque que la famine qui frappe la paysannerie russe est une conséquence inévitable du développement industriel et qu'apporter de l'aide aux paysans s’avérerait contre-productif en retardant le développement du capitalisme russe, et par conséquent l'évolution vers le socialisme.
Bien plus qu'à sa profession d'avocat, il s'intéresse à l'étude de la politique et de l'économie et à sa vocation révolutionnaire naissante. [...] À l'été 1893, la famille Oulianov déménage à Moscou. Vladimir, lui, part s'installer à Saint-Pétersbourg, où il souhaite se faire un nom dans les milieux politique et intellectuel. Lénine fait à l'époque la connaissance de Julius Martov, jeune intellectuel juif qui vient de fonder son propre groupe de discussion marxiste, et avec qui il se lie bientôt d'amitié. Martov insiste pour que les militants marxistes agissent sur le terrain de manière concrète plutôt que de se borner à un travail intellectuel. Lénine est convaincu par Martov ; ils fondent un groupe politique baptisé Union de lutte pour la libération de la classe ouvrière. Le groupe, strictement hiérarchisé et auquel n'appartient aucun ouvrier ...
En novembre 1895, Lénine s'écarte du domaine de la production intellectuelle pour aborder celui de l'action politique : il rédige un tract de soutien à des ouvriers en grève, rencontre des dirigeants grévistes et écrit une longue brochure sur la condition ouvrière, dont mille exemplaires sont imprimés clandestinement. Le 29 janvier 1897, il est condamné, comme la plupart des membres arrêtés de l'Union de lutte pour la libération de la classe ouvrière, à trois ans d'exil administratif à l'Est de la Sibérie.
Deux autres membres de sa famille sont également condamnés pour activités révolutionnaires : son frère Dmitri est chassé de l'université et exilé à Toula, tandis que sa sœur Maria est envoyée à Nijni Novgorod. Quelques années plus tôt, Alexandre, frère aîné de Lénine, se lie durant ses études, avec un groupe de jeunes révolutionnaires. Fin 1886, Alexandre s'engage de manière plus active avec ses compagnons, qui envisagent d'assassiner le tsar Alexandre III. Alexandre Oulianov contribue à la rédaction de proclamations appelant au coup de force et censées accompagner l'attentat. Les conjurés prévoient de frapper le 1er mars 1887, mais la police découvre le complot et ses principaux organisateurs sont arrêtés. Quinze inculpés sont déférés au tribunal, et tous condamnés à mort. Dix d'entre eux sont graciés : Alexandre Oulianov, qui a revendiqué hautement sa responsabilité lors du procès, n'en fait pas partie. Sa mère plaide en vain la clémence ; Alexandre est pendu le 11 mai.
Préparation acharnée pour la prise de pouvoir
Lénine continue de se tenir informé de la vie politique en Europe ; Alors très influencé par les écrits du théoricien Karl Kautsky, Lénine prend comme ce dernier le parti de l'orthodoxie marxiste. Alors qu'il se languit de retourner à la politique active, il profite de son assignation à résidence pour parfaire ses connaissances en matière de pensée économique et politique.
Durant la dernière année de son exil, Lénine s'emploie à préparer un plan d'action : il vise à fonder un journal politique d'envergure nationale, ce qui constituera une première étape pour rassembler les groupes locaux épars en un seul mouvement révolutionnaire, à l'échelle de la Russie. Ce projet ne lui semble pourtant pouvoir être mené qu'à l'étranger : il demande alors l'autorisation de sortir du pays. Le 15 mai 1900, les autorités tsaristes, qui jugent que l'exil hors de Russie condamne les opposants à l'inefficacité, accèdent à sa demande. En juillet, il prend le chemin de la Suisse. Contrairement à une légende ultérieure qui le veut alors réduit à la misère, il vit dans un relatif confort, toujours accompagné, au gré de ses déménagements, de son épouse mais aussi de sa mère ou, selon les périodes, de l'une ou l'autre de ses sœurs. Il bénéficie à titre personnel, pour vivre et publier, de diverses aides financières.
Lénine plaide pour l'organisation d'un parti centralisé et discipliné, uni autour d'une stratégie clairement définie. Il se sépare des conceptions traditionnellement en vigueur dans la social-démocratie européenne en plaidant, non pas pour un parti qui regrouperait l'intelligentsia et l'ensemble de la classe ouvrière, mais pour une révolution organisée et conduite par des « professionnels » qui constitueraient l'« avant-garde » de la classe ouvrière et seraient, en Russie, les porteurs de la conscience de classe et de la théorie révolutionnaire, dont les ouvriers n'ont pas un sens inné. Avant son départ de Londres, il rencontre pour la première fois Léon Bronstein, dit « Trotski », jeune révolutionnaire russe évadé de son exil, qui ambitionne alors de rejoindre la rédaction du journal [...] Lénine s'entoure de militants de confiance - dont son frère Dmitri et sa sœur Maria - afin de bénéficier du plus grand nombre possible de délégués acquis à sa cause.
Un dirigeant despote et farouchement laïc
A l'été 1904, Lénine s'emploie à sortir de son isolement politique en nourrissant de nouveaux projets et en attirant de nouveaux sympathisants, parmi lesquels Alexandre Bogdanov. Plus tard, Lénine et Bogdoniv s'opposent. Bogdanov vise alors dans ses écrits, à réconcilier le socialisme et le marxisme avec la sensibilité religieuse ; Lénine, attaché à l'athéisme, s'oppose vivement à ce courant dit de la « Construction de Dieu ».
Le lendemain de la révolution d'Octobre, Lénine annonce que le nouveau régime sera fondé sur le principe du « contrôle ouvrier » : dans chaque ville est créé un Conseil du contrôle ouvrier [...] qui dessaisit les ouvriers de tout pouvoir de contrôle réel. [...] Un ensemble de décrets sont pris dans les mois qui suivent pour modifier la société russe : entre autres décisions, l'Église et l'État sont séparés, le divorce facilité et l'État-civil laïcisé. Au moment de la révolution d'Octobre, durant une absence de Lénine, la peine de mort a par ailleurs été abolie, au grand déplaisir du dirigeant bolchevik qui la juge indispensable dans le contexte de la Russie
Le pouvoir réagit avec violence contre ses multiples opposants. Trotski donne aux troupes l'ordre de réprimer sans pitié les ennemis supposés : dans toute la Russie, on fusille [...]. Le 9 août, Lénine donne l'ordre d'enfermer « les koulaks (riches paysans), les prêtres [...] et autres éléments douteux dans un camp de concentration ».
Lénine ne montre aucune hésitation à ordonner l'usage de la force. L'un de ses principaux bras droits est alors Iakov Sverdlov. Iakov Mikhaïlovitch Sverdlov de son réel patronyme Iankel Solomon est accusé d'avoir donné l'ordre de l'assassinat du tsar Nicolas II et de la famille impériale, en 1918. Né dans un milieu juif, son père Mikhaïl Izrailevitch est un chaudronnier et graveur sur cuivre itinérant relativement prospère, lui-même originaire de la région de Białystok, en Pologne, aux confins des frontières biélorusse et lituanienne. Sa mère, Elisabeth Solomonovna Averbach est apparentée aux familles commerçantes d’une cité qui connaît depuis le début du xixe siècle un vigoureux développement économique. Il a comme frère Zinovi Pechkoff (1884-1966), antirévolutionnaire qui deviendra un général et diplomate français.
source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Vladimir_Ilitch_L%C3%A9nine
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