Le plus consulté cette semaine

mercredi 5 août 2020

Quelques faits sur l'affaire Agnès Marin


Chronologie :

1968 Naissance de Sophie, la mère.
1969 Naissance de Dominique, le père.
1993 Naissance de Matthieu (photo enfant ici).
1er août 2010, Viol de Julie.
16 novembre 2011, Viol et meurtre d’Agnès Marin.
28 juin 2013, Matthieu est condamné. Il restera en prison jusqu'en 2026, au moins. A ce moment là, il aura 33 ans.



Faits marquants :

Matthieu Moulinas est né le 30 décembre 1993 d'une mère cadre comptable dans une clinique, conseillère municipale, et d'un père enseignant et gérant d'une société de formation continue pour adultes.
Les parents du meurtrier se sont rencontrés à 20 ans, dans une colo où ils étaient animateurs. Lui, fils de deux infirmiers psychiatres, divorcés. Elle, une enfance douloureuse. Née dans un foyer pour mineures d’un père inconnu, elle est placée dans une famille d’accueil dont la mère ne cesse de la rabaisser. Et dont l’oncle va, entre 9 et 12 ans, abuser d’elle. Cela, elle ne l’avait pas dit à Matthieu, son premier enfant qui fut aussi sa revanche. 
Matthieu a grandi sur les chemins caillouteux de la garrigue, à l'ombre des oliviers et des vieilles pierres de Nages-et-Solorgues, un village de 1 500 âmes, à une demi-heure de Nîmes.
Plus tard dans sa jeunesse, trop tard, les Moulinas comprirent que leur fils était atteint d’une «forme de schizophrénie». «En réalité, il était malade depuis longtemps. Les signes avant-coureurs étaient là, personne ne les a vus.». Enfant, Matthieu était dyslexique.
Sur la seule photo connue du jeune homme, il arbore un look gotique avec deux percings plantés dans la lèvre inférieure, les yeux maquillés de noir, une casquette et un collier à clous. De sa main gantée d'une mitaine, il tient par le cou une jeune fille à lunettes, à l'air effrayé. Il tire la langue à l'objectif [...].


A l’été 2010, leur fils, Matthieu, 15 ans alors, viole, sous la menace d’un couteau de cuisine, une jeune voisine, Julie, dans leur village du Gard. Furieux de ne pouvoir parvenir à la violer, il utilise un godmiché subtilisé à ses parents et s'acharne sur sa proie. Entrant en empathie avec son agresseur, elle lui parle patiemment, réussit à le convaincre qu'elle doit s'absenter mais qu'elle reviendra très vite pour poursuivre [...].
Trois mois et demi après ce premier crime, le violeur obtenait sa sortie de maison d'arrêt, validée par quatre expertises psychiatriques, en échange d'un contrôle judiciaire, son père faisant valoir qu'il était admis au Lycée Cévenol, après avoir échoué à l'inscrire dans seize autres établissements. A noter que le père signe un chèque de 12 000 euros pour régler les frais de scolarité.
La juge qui a instruit le viol du Gard, lança plusieurs expertises. Au total, quatre professionnels, un psychiatre, deux psychologues et une éducatrice se pencheront sur son cas séparément. Sans rien détecter. Claude Aiguesvives, célèbre pédopsychiatre exerçant à Béziers, réduga l'expertise psychatrique. Dans un rapport de 13 pages que nous avons pu consulter, cet expert de la cour d'appel de Montpellier écrit avec certitude : " Nous considérons que cette personne n'est pas dangereuse". Le médecin estime que Matthieu n'a nul besoin d'être incarcéré [...]. "Je savais que c'était pas vrai et que je recommencerai" confiera Matthieu à un éducateur.


Seize mois plus tard, dont quatre de détention provisoire, Matthieu viole, tue de 17 coups de couteau et brûle le corps d’une camarade d’internat, au Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire, où les Moulinas s’étaient démenés pour faire admettre Matthieu, sous contrôle judiciaire. Agnès Marin avait 13 ans.
Après le meurtre d'Agnès, un nouvelle expertise psychiatrique révèle que Matthieu n'éprouve aucun sentiment de honte ou de culpabilité. Les auditions du jeune homme laissent froids dans le dos. Matthieu ne se reproche qu'une chose, d'avoir utilisé "un mauvais bâillon" dit-il et il se promet "la prochaine fois d'utiliser quelque chose de plus efficace"... Dans des notes que le journal Marianne a pu consulter, l'administration pénitentiaire s'étonne que Matthieu manifeste une totale absence de remords et qu'il avoue même ressentir une certaine jouissance à l'évocation de ses crimes.
Son plus grand plaisir ? Ressasser comment il a roulé dans la farine les experts psychiatres et claironner qu'il n'a qu'une envie: recommencer.
Depuis la rentrée de septembre, avant le meurtre d'Agnès, Matthieu avait abandonné le look gothique et avait de meilleures notes. Tout le monde trouvait qu'il était sur la bonne voie. Certes il ne témoignait toujours pas d'empathie pour sa première victime mais, comme disent les psys, "des choses se mettaient en place". 


Le directeur du collège Cévenol, Philippe Bauwens, tente maladroitement de défendre sa réputation. Il dit avoir reçu l'adolescent violeur pour un long entretien, avant d'accepter son inscription. Les parents de la victime estiment qu'il savait le meurtrier déjà mis en examen pour viol avec arme et préméditation. Le directeur dément, puis finit par reconnaître que le père de l'adolescent lui avait bien « parlé d’agression sexuelle ». 
Le procès montrera que le suivi psychiatrique du criminel a été bâclé « avec la bénédiction du juge d'instruction », étant confié successivement à un médecin à peine francophone, puis à un infirmier et enfin à un « psychothérapeute sans diplôme » qui a suivi l'adolescent pendant sa scolarité au Collège Cévenol. Théoriciens du hasard, vous êtes là ?


L'éducatrice de la PJJ chargée du suivi de l'adolescent, ne s'est rendue qu'une fois au collège Cévenol, en mars 2011. 
Ne parvenant pas à rencontrer le directeur, qui a annulé le rendez-vous pour cause de « carnaval » organisé dans le lycée, elle ne parle qu'au conseiller d'éducation, qu'elle ne reverra jamais. « Nos échos étaient positifs. Il n'y avait rien à signaler dans le comportement de Matthieu, si ce n'est un point minime », expliquera-t-elle. Elle ne demande pas à être informée de ce « point minime » : l'introduction d'alcool fort au sein du lycée. 
Les enquêteurs découvriront que le dossier disciplinaire du futur meurtrier ne mentionnait pas non plus la consultation de sites internet à caractère pornographique au centre de documentation du lycée, qui lui a pourtant valu une semaine d'exclusion. De plus Matthieu aurait pour habitude de prendre son petit déjeuner en regardant des films X sur son portable et de toucher les seins de sa petite amie élève dans l'établissement ,à la vue de tous.
Il n'indiquait pas non plus que des camarades l'avaient vu promener cette même petite amie en laisse mimant une fellation ou passer les mains sous sa jupe au vu de tous. Lors du procès, l'avocat général relèvera que Matthieu avait « des relations sexuelles quasi quotidiennes » dans l'internat avec sa petite amie Maeva. Celle-ci, éloignée de sa famille résidant à Tahiti, allait fréquemment le week-end dans la famille de Mathieu dans le Gard. Maeva avait quitté le lycée, mais continuait à fréquenter Matthieu et le voyait les week-ends. A noter que Maeva se trouvait chez les parents de Matthieu lorsqu'on les a appelés pour leur dire que les gendarmes avaient emmenés Matthieu ...


L'affaire porte un coup fatal à la réputation du collège Cévenol, déjà en grande difficulté financière depuis plusieurs années. Le 11 juillet 2014, l'établissement ferme définitivement ses portes, après 76 ans d'existence.
En avril 2016, Sophie et Dominique Moulinas publient un livre, Parents à perpétuité (éditions Flammarion), dans lequel ils reviennent sur le procès, les crimes et la vie de leur fils Mathieu. Cette publication a suscité des protestations des parents d'Agnès Marin contre le fait que selon eux les parents de l’auteur du meurtre « ont passé plus de temps dans les médias en quelques semaines que nous depuis l’assassinat de notre fille. Il s’agit d’une vraie campagne de showbiz. »


Public Sénat diffusa un documentaire « Parents à perpétuité » réalisé par Anne Gintzburger d'après le témoignage des parents de Matthieu. Un documentaire particulièrement indécent dans la mesure où la réalisatrice s’apitoie sur la famille de l’assassin et sur le meurtrier lui-même.
Les parents feront une déclaration bien étrange : "Il (Matthieu) arrive à avoir de la peine pour nous et pour ses sœurs, mais pas pour ses victimes. Parce que mentalement, il n'est pas construit pour ça".

sources:



Expertise du docteur Aiguesvives :


Avis de quelques patients sur le docteur Aiguesvives :




source:



A noter que le pédopsychiatre fut président de l'association la voix de l'enfant :



source:






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

/!\ Rappel /!\ : Afficher la version Web pour visualiser toutes les pages du menu d'accueil.

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.