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mardi 15 mars 2022

Voyage en Corse: Affaire Claude Erignac - Yvan Colonna, en passant par des éléments troublants



D'abord l'emblème du pays: la tête de maure


Adopté en 1755 par Pascal Paoli (voir plus bas comment cet illustre personnage changea la face de la Corse ...) comme emblème de la Corse, l'origine de la tête de Maure est l'objet de discussions chez les historiens. À l'époque où l'emblème fut adopté, il était considéré que la tête était celle d'un Sarrasin du nom de Mansour Ben Ismaïl, suivant la légende rapportée dans les Légendes du pays corse [...].

source:



Connaître un peu la Corse - b
rassage culturel:



Ils auraient débarqué, fuyant les persécutions dont ils ont été victimes aux quatre coins de la Méditerranée. Entre l’an 800 et le XVIIIe siècle, c’est par dizaines de milliers qu’ils auraient trouvé refuge dans l’intérieur des terres, notamment dans l’Alta Rocca, dont Levie « la bien nommée » garde encore le souvenir de leur passage.

Village de Levie en Corse-du-Sud

Ils auraient laissé également leur trace dans des patronymes connus comme Giacobbi, Simeoni, Zuccarelli ou Padovani. L’histoire du peuple juif, éternel errant, ayant également essaimé en Corse, est belle et régulièrement reprise.
‘‘Vous êtes juif ?’’ C’est sans doute au moment des élections, lors des joutes et débats entre candidats, que beaucoup se plaisent à asséner une contre-vérité qui a la vie dure. Des noms de famille corses seraient directement issus de racines hébraïques. « Giacobbi, Simeoni et Zuccarelli sont issus des prénoms Jacob, Simon et Zacaria » [...] Comme le fait que les Padovani, nombreux en Corse, descendraient de juifs ayant fui la répression du ghetto de Padoue de 1684 pour venir s’installer en Corse. Ils auraient alors été baptisés ‘‘Padovani’’ pour rappeler leur origine. 

Entre l'an 1590 et l'an 1684, les juifs ashkénazes de Padoue sont obligés de vivre dans un ghetto depuis 1516. 
Cette période est marquée par de multiples violences contre la communauté juive et une grande partie d'entre elle aurait décidé après ces désastreux événements d'émigrer en CorseUn mythe persistant veut que les habitants les nommèrent Padovani, ce qui signifie : venus de Padoue.

Didier Long (1), théologien, corse et marrane (2), livre une exploration érudite de la présence juive dans l’île, à travers son ouvrage "Mémoires juives de Corse". Enfant adoré par sa grand-mère, corse et chrétienne convaincue, adolescent athée jusqu’à 16 ans, ordonné moine à 20 ans, l’auteur de cet ouvrage se découvre peu après comme « un marrane, un de ces anciens juifs convertis au christianisme… » Il se lance alors « sur les traces de la mémoire juive en Corse ».
D’où le récit passionnant de son cheminement le long de milliers de pages d’archives historiques et de livres savants. Première clé utilisée, « la généalogie des noms de famille de (ma) grand-mère » et des Giacobbi, Zuccarelli, Simeoni ou autres Morelli, patronymes tous issus selon lui d’une « judéité revendiquée ». On relève aussi d'autres noms tels que Bardini, Bueno, Antonelli, Ferrer, Guespin, Lameta, Cristiani, Casanova, Colonna, Costa, Moscato, Rossi, Ventura. Ces nombreux patronymes parfois très anciens en Corse apparaissaient parmi les noms juifs répertoriés en Italie du Nord : les Angelini, Bianchi, Bianchini (Biancarelli en langue corse), Colombo (Devenu Colombini, Colombani en Corse), Falco, Falcone, (devenu Forconi en Corse du sud), Gentili, Guglielmi, Leoni, Marchetti, Mariani, Marini, Massa, Morelli, Olivetti, Paoli, Poggio/Pogioli (« petite montagne » noms trés répandu en Ligurie et en Lombardie), Polacci (polonais), Quercioli, Raffaelli, Rocca, Romano/ Romani, Rosselli, Sanguinetti, Serra, Susini (Susani, Susin en italie), Torre, Ventura, Vitale, Vitali, Zanotti… sont bien connus en Corse. Massa (comme Petro Massa) le reconstucteur de Porto-Vecchion en 1569, est un patronyme porté en Corse et par des familles juives en Italie du nord. Il apparaît sous la forme Mazza en Calabre. Des patronymes juifs liés à des villes comme Pisa, Parma, Parmero, comme celui de son compère Giacobo Parmero sont courants en Italie. Les Foa (qui signifie « foi » ou « Foy ») , Foata, les Figari bien connus en Corse apparaissent dans les archives de Gêne. 
Sanguinetti est le nom d’une puissante famille de banquiers du XVIIIème siècle dont une rue du Ghetto de Modène porte encore le nom. Abraham et Aaron Sanguinetti sont membres de la corporation des filatures de soie de Modène en 1750. Moisè Sanguinetti est un des chefs de la communauté à l’époque.
Certains noms sont des italianisations directes de l’hébreu comme les Mochi (« intelligent » en hébreu) qu’on trouve chez les juifs du Liban (voir au dessus et ici), les Guidici, Del Giudice, un nom de famille juive bien connu en Calabre. Les Giudici sont les Dayanim (juges), les Gentile sont les gentils, c’est à dire les non-juifs pour un juif.Le nom Cervi courant en Italie du nord et dans le village de Lévie en Alta Rocca désigne un cerf, ll est peut-être la traduction de l’hébreu Nephtali classique dans le judaïsme italien. Les Sansoni, Sansonetti, se réfèrent au Samson biblique tout comme les Giacobbi ou Simenoni. Les Pace ou Pacifici  (un nom juif d’Italie de Livourne) ou Pacini répandus dans le su de la Corse peuvent être la traduction de Shalom mais aussi les paceri (hommes de paix) institués par la Constitution de Paoli en 1755 qui faisaient la paix entre les famille lors des vendettas… Santelli, Santoni peuvent avoir une origine juive (qadosh, sanctifié), c’est  aussi le prénom Santo (saint) répandu dans le Lazio et en Calabre, mais le judaïsme hésite  à « sanctifier » autre chose que D… mais des annoussim s’appellent bien Kadouch et des juifs italiens s’appellent bien Evangelisti…Les Moro, Mori, Moretti ce sont les bruns mais aussi des patronymes juifs d’Italie bien connus.
Certains noms très répandus en Corse comme celui des Memmi qu’on retrouve à Tunis, probablement d’origine livournaise, proviennent directement d’Espagne : Le grand rabbin Shimon Meimi originaire de Ségovie fut torturé à mort à Lisbonne en 1497 avec toute sa famille car il refusa la conversion que lui proposait le roi Manuel, alors qu’il était enfermé avec 10 000 autres juifs sans nourriture et sans eau et que seuls 40 résistèrent. Samul Usque, en accord avec les sources chrétiennes, raconte que les juifs furent trainés par les cheveux et la barbe dans les églises pour être oints d’eau et baptisées de force. Certains se suicidèrent en se jetant par les fenêtres de l’édifice des Estaus ou en se jetant dans des puits. Memmi signifie « mon fils » en langue berbère.
Parfois le nom est un prénom comme Donat. Un nom de famille très répandu en Corse comme les Donati est aussi très répandu dans la communauté juive de Modène où l’on trouve un Donato Donati né à Bolzano en 1550, marchand et blanchisseur, fils de Samuel Donati et frère d’Abraham Donati de Vérone. La tombe de la famille se trouve au cimetière israélite de Modène.
A l’exception des noms judéo-espagnols terminés en ES et en EZ (Alvarez, Diaz, Dominguez, Fernandez, Gomez, Gonzalez, Hernandez, Lopes, Lopez, Rodriguez, Sanchez,  …) typiques des réfugiés de la péninsule ibérique et absents en Corse présents dans les communauté italiennes, on trouve de trop nombreux noms du judaïsme italien pour ne pas soupçonner une immigration juive en Corse à la fin du Moyen-Age au moment de l’exil des sefardim d’Espagne.

Voilà de quoi surprendre aujourd’hui nombre de Corses ; comme le fera aussi l’origine juive de coutumes (le cédrat offert à l’automne ou le cacavellu à Pâques) et de noms de maints villages ou lieux-dits (Casalabriva – la maison de l’Hébreu, ou le pont d’Abra, diminutif d’Abraham).
Bien d’autres clés furent nécessaires à Didier Long pour retracer l’histoire de la présence des juifs en Corse, de l’accueil qu’ils reçurent et des rôles qu’ils y tinrent au fil des siècles. Du XVe siècle à nos jours, il nous en fait partager les différentes étapes. Avant tout avec la rigueur de l’historien-chercheur [...]. Puis celle du journaliste « d’investigation » qui révélera à beaucoup le trafic d’armes facilité en 1948 par… le ministre de l’Intérieur, Jules Moch, avec la complicité des caïds du « milieu » corso-marseillais et toléré par le sinistre Papon alors préfet de Corse, pour soutenir la formation de l’État d’Israël. [...]

La plus importante vague d'immigration juive qu'ait connue la Corse se situe entre les années 1750 et 1769 [...]. Le 26 juin 1760, le général de Corse, Pasquale Paoli écrit au fils de Domenicu Rivarola, consul du Piémont à Livourne : « si les juifs voulaient s’établir parmi nous, nous leur accorderions la naturalisation et les privilèges pour se gouverner avec leurs propres lois, parlez–en à quelque rabbin accrédité » [...]. Ainsi, Paoli fit venir en Corse entre 5000 et 10000 Juifs du nord de l'Italie, (les chiffres varient selon les sources) de Milan, de Turin ainsi que de Gènes pour revitaliser l’île suite à 400 ans d'occupation génoise. Alors qu'auparavant, seuls les marins napolitains et autres pêchaient le corail, Paoli autorise les Juifs de Livourne à le pêcher sur les côtes corses en 1767, occasion pour lui de développer l'économie portuaire et commerciale de la Corse.
Le climat de tolérance a favorisé un grand nombre de mariages mixtes, ce qui a conduit à l'assimilation presque totale des juifs aux chrétiens.

(1)Moine bénédictin pendant dix ans, redevenu laïc, Didier Long a d'abord travaillé sur les origines juives du premier christianisme et son développement juif dont il est un spécialiste. De formation universitaire en théologie et philosophie, disciple du Rav Haïm Harboun, Didier Long devenu frère Marc, est devenu Meïr en rejoignant la tradition juive séfarade de stricte observance.
Ancien consultant McKinsey, cosmopolite, il dirige depuis 18 ans une entreprise spécialisée en stratégie Internet dont il est un expert : Kea-Euclyd. Marié à Rachel, il est le père de quatre enfants.
(son blog : www.didierlong.com)

(2) Juif officiellement converti au catholicisme, mais qui continuait à pratiquer le judaïsme en secret.

sources:


Connaître un peu la Corse - climat politique, économie, social etc:







Faits, Dates clés, et Eléments méritant attention:
  • En 1959,  aux États-Unis, le magazine Time révèle l’existence d’une organisation criminelle secrète « l’Union corse » qui contrôlerait une grande partie du trafic de stupéfiants entre l’Europe et l’Amérique, la fameuse « French connexion » qu’Hollywood devait porter à l’écran. S’appuyant sur des auditions parlementaires et sur ses propres investigations, Time cite le nom d’un chef mafieux, Jean Venturi, arrêté quelques années plus tôt au Canada, et qui n’est autre que le délégué commercial de Charles Pasqua pour la société d’alcool Ricard. On évoque le nom de plusieurs familles qui dirigeraient « l’Union corse », dont les Peretti. [...].
  • En 1982, Nicolas Sarkozy, ayant terminé ses études de droit et s’étant inscrit au barreau, épouse Marie-Dominique Culioli, la nièce d’Achille Peretti. Son témoin de mariage est Charles Pasqua. En tant qu’avocat, Me Sarkozy défend les intérêts des amis corses de ses mentors. Il acquiert une propriété sur l’île de beauté, à Vico, et imagine de corsiser son nom en remplaçant le « y » par un « i » : Sarkozi.
  • En 1983, Sarkozy est élu maire de Neuilly-sur-Seine en remplacement de son bel-oncle, Achille Peretti, terrassé par une crise cardiaque. [...] A la mort de Peretti en 1983, Sarkozy doit d’abord mener la campagne pour Pasqua successeur désigné de Peretti, finalement Pasqua se désiste et Nicolas succède à Peretti à la tête de la mairie de Neuilly à seulement 28 ans.
  • Jean-Hugues Colonna né le 31 mai 1934 à Cargèse (Corse) est un homme politique et ancien député socialiste (PS). Il est le père d'Yvan Colonna. Il a été professeur d'éducation physique et sportive. Muté à Nice en 1975, il devient secrétaire de la Fédération des Alpes-Maritimes du Parti socialiste [...]. Le 21 juin 1981 il est élu député dans la troisième circonscription des Alpes-Maritimes et devient conseiller pour les affaires corses auprès de Gaston Defferre au ministère de l'intérieur.
  • En juin 1988, Jean-Hugues Colonna est réelu sur le scrutin de liste des Alpes-Maritimes aux législatives de 1986, il est battu au second tour par le candidat RPR Christian Estrosi aux élections de juin 1988. Ce même mois, il porte plainte pour un sabotage de l’essieu de son véhicule ayant provoqué un accident. Jean-Hugues a été l’objet de diverses opérations hostiles de la part de ses “amis” politiques, y compris d’incroyables dénonciations au fisc.
  • Yvan Colonna est né le 7 avril 1960 à Ajaccio. En 1975, toute sa famille s'installe à Nice où Jean-Hugues Colonna, son père, alors enseignant d'éducation physique, a été muté. Après un baccalauréat D, Yvan Colonna entame des études pour devenir professeur d'éducation physique et sportive. Il les abandonne en 1981 et retourne en Corse après avoir effectué son service militaire dans la brigade de sapeurs-pompiers de Paris. Il s'installe alors à Cargèse, où il se lance dans l'élevage de chèvres. Il milite dans des mouvements nationalistes proches du Front de libération nationale corse (FLNC).
  • Le 12 septembre 1983, le glacier de Sagone (famille Geronimi) est victime d’un « paquet », un attentat à l’explosif. L’action n’a jamais été revendiquée. Deux jours après l’explosion, les gendarmes sont mis sur une piste par un renseignement anonyme. En substance : « Allez fouiller chez les Colonna. » La maréchaussée effectue une perquisition dans la propriété. Les militaires extirpent du puits un petit arsenal.
  • Dans les années 1990, lors de l'éclatement du mouvement FLNC entre Canal historique et Canal habituel, Yvan Colonna semble prendre du recul par rapport à la mouvance nationaliste.
  • En 1995, Pierre Sarkozy, avec Yvan Colonna, a parcouru l’Amérique Latine.
  • Le 6 février 1998, le préfet Claude Érignac est assassiné à Ajaccio.
  • Le 8 avril 1998, Jean-Hugues Colonna (père d'Yvan) est nommé chevalier de la Légion d'honneur.
  • Le 28 mai 1998, Jean-Hugues Colonna et sa femme écrivirent une lettre de demande de pardon, à destination de Mme Érignac.
  • Trois témoins oculaires sont tous formels : "Ce n’est pas Yvan Colonna, le tireur était grand 1m80 et plus, blond et sportif" (tiens on dirait la description d’un barbouze des services spéciaux : grand, sportif avec chaussures de sport, calme et déterminé) ! La témoin qui a vu à 4 mètres le tireur se demande pourquoi on accuse un homme bien plus petit… Il y a eu plusieurs témoignages concordants enregistrés séparément après l’arrestation de Colonna en 2003 qui le localisaient à 45 kilomètres du lieu au moment du meurtre. Ces témoins ont été menacés d’arrestation s’ils ne se rétractaient pas. J’ai eu de gros soucis à partir de ce moment, explique Marie-Ange Contart, témoin principale. Les policiers sont devenus agressifs, mon appartement a été visité, j’ai été suivie, mise sur écoute… ».
  • La police a reconnu avoir procédé à des filatures, surveillances et écoutes téléphoniques de Colonna pendant plusieurs mois entre le meurtre d’Erignac et l’arrestation du « commando ». S’il n’existe aucune trace de cette surveillance dans le dossier de l’instruction, c’est, comme l’ont reconnu deux flics haut placés lors de la commission d’enquête parlementaire sur le fonctionnement de la police en Corse, parce qu’il n’y avait eu aucun comportement ni contact suspect impliquant Colonna et qu’il avait simplement des relations amicales avec certains membres du commando.
  • Dans la nuit du 21 et 22 mai 1999, la DNAT et le SRPJ d'Ajaccio interpellent, sous l'objectif des caméras, Didier Maranelli, Pierre Alessandri, Alain Ferrandi, Marcel Istria et les conjointes des trois premiers, et les transfèrent à Paris. Lors des auditions, Maranelli prétend qu'il était à la chasse au moment des faits, mais il est confondu par les appels téléphoniques qui prouvent sa présence à Ajaccio le soir de l'assassinat. En confirmant les déclarations de sa compagne, le 23 mai, il finit par reconnaître qu'il a guetté la sortie du préfet devant la préfecture. Il livre alors les noms de trois autres membres du commando et désigne Yvan Colonna, berger et militant nationaliste, comme le tueur du préfet.
  • Le mardi 26 août 2003, Marc Simeoni, un des fils d’Edmond Simeoni, figure historique de l'autonomisme corse, est arrêté dans le cadre de l’enquête sur les complicités dont aurait bénéficié Yvan Colonna dans sa cavale.
  • Gilles Simeoni frère de Marc est un des conseils emblématiques (avocats) d'Yvan Colonna et fait partie des 30 avocats les plus puissants de France pour l'année 2010 selon le magazine GQ. Gilles est l'un des fils d'Edmond Simeoni et le neveu de l'ex-député européen Max Simeoni. Il a trois enfants et se décrit comme croyant non pratiquant.
  • Edmond Simeoni est un homme politique français, né le 6 août 1934 à Corte en Corse. Fils de Ferdinand Simeoni, maire de Lozzi, Edmond Simeoni passe son enfance dans le centre de l'île, à Francardu (commune d’Omessa). Médecin il se spécialise en gastro-entérologie et s'installe à Bastia en 1965. À 20 ans pendant ses études de médecine à Marseille, il rencontre Lucie Billaudelle, Corse d'adoption, d'origine juive alsacienne et polonaise, qu'il épouse. Ils ont ensuite deux enfants — Marc et Gilles Simeoni. Edmond Simeoni voue son existence à la Corse. Il est considéré comme l'un des « pères » du nationalisme corse, avec ses frères Max (également médecin et homme politique, fondateur de l'Union du peuple corse) et Roland Simeoni. 
  • Il ne l'évoque que rarement, mais Nicolas Sarkozy a une terre d'adoption envers laquelle il éprouve une réelle gratitude. En Corse, il s'est fabriqué une partie de ses racines. En effet, la première épouse de Nicolas Sarkosy fut Marie-Dominique Culioli. Elle est l'une des deux filles de Rose et Henri Culioli, pharmacien du village de Vico, situé au-dessus de Sagone, (Corse-du-Sud). Cette famille de notables respectés reprendra plus tard une pharmacie en région parisienne. La maison construite par sa belle-famille, sur la plage de Sagone, une grande villa surnommée Ros'Hen, pour Rose et Henri, ses beaux-parents, fut une scène idéale pour saisir les entrelacs de la communauté corse. Elle a abrité un temps, en sous-sol, une boîte de nuit fréquentée par la jeunesse locale. Jeannot Biancarelli, l'oncle de Marie-Dominique Culioli, qui s'occupait du lieu, avait déjà géré une boîte à Paris, La Dame blanche, à Pigalle. Connu des services de police, cet oncle s'était rangé des voitures et faisait régner l'ordre dans l'établissement. Un autre oncle, haut en couleur, souvent tout de blanc vêtu, amateur de chaussures bicolores, Jean-Baptiste Culioli, croupier en Suisse, aimait faire irruption dans la boîte de nuit familiale en offrant le champagne à l'assistance. L'établissement sera finalement fermé par la préfecture à la suite d'un coup de feu reçu par un Marseillais. Ne subsisteront que les soirées privées.
  • À titre personnel, les familles Colonna et Culioli-Sarkozy, notamment leurs enfants, se sont souvent côtoyées. Jean Sarkosy (fils cadet de Nicolas Sarkosy et Marie-Dominique Culioli) connaîtrait très bien Yvan Colonna. Pierre et Jean Sarkozy participaient aux tournois de foot organisés par Yvan Colonna, l’été à Sagone. Ils y retrouvaient aussi le fils d’Yvan Colonna, Jean-Baptiste. Et même après le début de la cavale d’Yvan Colonna, Jean Sarkosy, encore adolescent, continuait de fréquenter le fils de l’homme le plus recherché par toutes les polices de France. Le biographe Jean-Marc Philibert raconte ainsi : Pierre Sarkozy aurait même suivi un stage « de berger » chez un des associés d'Yvan » avant de poursuivre : « Les jeunes se rejoignent ensuite à la terrasse de Dolci, le glacier-pâtissier installé juste en face de la villa Ros’Hen. Le patron, Pierre Geronimi, n’est autre que le fils du boulanger de Vico avec qui Nicolas Sarkozy partait en tournée. Le fils de Geronimi est aussi le compagnon de Christine, la soeur d’Yvan Colonna. Tout le monde se connaît et se fréquente. Un véritable concentré de la complexité insulaire ».
  • En 2003, le fils Sarkozy passe l’été en Corse à garder les moutons de la famille de l’indépendantiste corse Yvan Colonna. Surprenant.
  • Le 4 juillet 2003, Le jour de l’arrestation d'Yvan Colonna, Nicolas Sarkozy, qui était alors ministre de l’Intérieur, aurait discrètement rapatrié son ex-femme et leurs fils sur le continent « en pleine nuit par avion spécial » rapporte le biographe Jean-Marc Philibert.
  • Le 2 mars 2022, Yvan Colonna, seul dans la salle de sports de son établissement pénitentiaire d'Arles, est violemment agressé durant huit minutes par Franck Elong Abé, un codétenu chargé de l'entretien de la salle. [...] Après l'agression, Yvan Colonna est conduit en urgence à l'hôpital d'Arles, avant d’être transféré à l'hôpital nord à Marseille, dans un état grave à la suite d'une longue strangulation et étouffement réalisé avec des sacs en plastique et des serviettes. Initialement annoncé comme mort, puis en état de mort cérébrale, il est, selon l'un de ses avocats, en coma post-anoxique [...].
sources:



Qui aurait tué le préfet Erignac ?

"Les promoteurs de ce "projet" évoluent dans le monde des affaires et du pétrole à Paris, en Corse et en Afrique" - Francois Santoni.



sources:



Point de vue similaire quant à l'assassin du préfet Erignac:

"D’après Thierry Meyssan, le préfet Erignac aurait été tué par un tueur à gage, exfiltré vers l’Angola ; une histoire avec Elf, les réseaux mafieux de la Françafrique liés à Pasqua, etc. dont Erignac aurait fait partie.
Colonna et Sarkozy n’ont que 5 ans d’écart et se connaissent au moins de vue car la première épouse de Sarko était elle-même corse. Colonna doit savoir des choses, d’où son silence ; sans doute l’Etat a peur qu’il balance, donc on manipule un barbu pour qu’il fasse le sale boulot. Mais contre toute attente, la colère n’est pas dirigée contre les islamistes mais contre l’Etat lui-même".


source:



Autre point de vue:

source:



Sur Erignac:

A peine nommé préfet en Corse, il écrit : 
"J’ai donc été pris au piège subtil tendu par quelques-uns, pas très nombreux et que je pense indentifier clairement (...) Le piège est quasi imparable pour un préfet [...].
Que répondre, sauf à courir le risque bien réel d’une disgrâce, d’une mise hors cadre ou d’une stagnation. [...] Nous partons donc. Je m’accroche à l’idée que cela peut être pour 18 mois seulement, moyenne approximative de mes prédécesseurs. Et je vais m’efforcer de tenir chronique régulière de cette aventure, mission impossible pour la première fois de ma vie professionnelle".

Questions:
Le préfet Erignac, prêt à refuser de suivre les autorités politico-mafieuses qui l’ont nommées à ce poste, Debré-Sarkozy, a-t-il pu se mettre en travers des volontés de ce clan ? Pourquoi s’est-il opposé au rachat de la caserne Montlaur par la la mafia ? Pourquoi s’était-il opposé à d’autres projets de cette mafia comme celui d’un aérodrome qui aurait pu servir de base pour un transport d’armes et drogue sur les iles Lavezzi ? Pourquoi s’est-il mis en travers du réseau d’influences relatif aux hydrocarbures, au sang, aux télécommunications, aux transferts d’argent, aux affaires immobilières que projetait ce clan ? On ne le saura pas puisque tout a été soigneusement effacé…

Alain Laville, journaliste à Nice-Matin révèle par exemple toute une série d’affaires, qu’il a découvertes notamment dans l’autobiographie d’Erignac dont on n’a retrouvé que trois pages, et dans lesquelles Erignac était un gêneur face à cette mafia : « la mafia à Cavallo, les curiosités des affairistes locaux, les réseaux Pasqua… » Tiens, encore Pasqua !

Claude Erignac est devenu l’homme qui en savait trop sur la mafia franco-corse, cela est certain. Il a mêlé dans la même enveloppe, enfermée dans son coffre, la note Bougrier (dont Claude Guéant a eu un exemplaire [...]), qui comme l’enquête a pu le prouver, a déclenché, le processus de l’assassinat. Elle est là, l’affaire d’ETAT, dans la disparition de ces pages, écrites de la main du préfet, et dont l’ETAT ne peut nier l’existence, tant les témoignages sont concordants. Ce texte existe et une photocopie aussi.
Madame veuve Dominique Erignac ajoute au procès-verbal qu’elle est très préoccupée et même inquiète de ne pas retrouver toutes ces notes de son époux. Elle ajoute un détail troublant, elle a été étonnée que pratiquement tout ce que l’on a retrouvé dans le bureau de son mari, concerne la période située avant le mois de juillet 1997. En dehors d’une note concernant le mois de novembre 1997, on n’a retrouvé aucun manuscrit.
Pourquoi aussi l’épais "journal" du préfet assassiné, où se trouvait probablement consignée une somme d’informations ultrasensibles, a-t-il disparu ? Qu’a donc écrit le préfet de si brûlant, de si gênant, de si confidentiel entre juillet 1997 et février 1998, de si dangereux pour la mafia corso-continentale ? 

Le mobile du crime pourrait être lié aux fonctions antérieures d’Érignac, càd responsable des réseaux africains de Charles Pasqua au ministère de la Coopération (gouvernement RPR-gaulliste), réseaux incluant les activités de la société Elf. 
A noter que la caisse noire du parti gaulliste destinée à financer campagnes électorales et autres, était cachée dans la double comptabilité de la société pétrolière Elf. Selon certaines sources, le préfet aurait été abattu par un tueur à gage du nom d’Igor Pecatte exfiltré vers l’Angola où il fut par la suite engagé par le groupe Elf.
Les responsable de cette machinerie s'arrangèrent pour faire porter le chapeau à des nationalistes corses un peu paumées, des jeunes déboussolés qu’on a utilisé pour camoufler le vrai crime.

sources:



Qui est l'agresseur présumé d'Yvan Colonna ?
Curieusement, c'est la presse israélienne qui dès 2015 sort un article sur le passé de ce présumé agresseur :


source:








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