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jeudi 13 décembre 2018

Focus sur trois ponts "diaboliques"


Le pont du Diable - Hérault (FR)

A l'entrée des gorges de l'Hérault, au lieu dit "gouffre noir", le vieux pont roman, accroché aux berges abruptes, enjambe le fleuve en son point le plus resserré. Long de 50 m, il comprend deux arches principales en plein cintre et deux ouvertures secondaires, les ouïes, destinées à faciliter l'écoulement des eaux en période de crue.
Le pont doit son nom à une ancienne légende qui prétendait que lors de la construction du pont, le diable venait défaire chaque nuit ce que les hommes construisaient durant la journée. Un jour les hommes (qui n'en pouvaient plus de construire en vain) conclurent un accord avec le diable : il pourrait prendre la première âme qui passerait sur le pont. Ainsi les hommes purent construire le pont. Mais aucun des hommes ne voulant donner son âme au diable, ils firent passer un chien en premier. Fou de rage, le Diable tenta en vain de détruire le pont sans y parvenir et se jeta dans l'eau. C'est ainsi que le pont reçut le nom de « Pont du Diable ».



Récit : Alors que les moines de Gellone et d’Aniane ne ménagent pas leurs efforts pour la construction du pont traversant l’Hérault au débouché des gorges sur la plaine, on constate chaque matin en abordant les lieux, que les travaux réalisés la veille sont systématiquement détruits. Les deux congrégations monastiques comprennent très vite que leur projet subi des entreprises de sabotages nocturnes et en appelle à la protection de leur Saint Patron Guilhem qui un soir, décide de se rendre seul sur les lieux pour y interpeller les éventuels malfaiteurs. Après quelques heures, posté à attendre, Guilhem constate que le Diable déguisé dans un costume de bouc noir fracasse les travaux du pont. Guilhem l’interpelle alors :

- « Satan, je t’ai reconnu dans ton ridicule apparat. Pourquoi dévastes-tu ainsi l’ouvrage de mes frères ? »
- « C’est que je n’ai que faire des entreprises de tes chiens de serviteurs sur terre. »
- « Satan, plutôt que de nous affronter ici, essayons de régler notre contentieux intelligemment. »
- « Pour une fois, je suis d’accord avec toi Guilhem ! Alors écoute-moi bien. Je te propose de construire un pont le plus solide qui soit en trois jours. En échange, tu t’engages à me livrer l’âme d’un de tes chiens de serviteurs. Celle du premier qui traversera le pont sera pour moi et je l’emmènerai avec moi au fond de l’abîme des enfers. »

Sans répondre aux provocations du Diable et avec la plus sereine des assurances, Guilhem lui rétorqua :
- « L’âme d’un de mes chiens de serviteur ! Tu ne saurais mieux dire Satan ! Retrouvons-nous en ces lieux dans trois jours et trois nuits lorsque tu te seras exécuté. »
Sur ces mots, Guilhem s’en retourna au village.

Trois jours et trois nuits s’écoulèrent et ce fut le moment pour Guilhem et ses compagnons de retourner au pont pour constater la fin des travaux. Arrivés aux abords du chantier, Satan les accueille sur l’ouvrage qu’il vient d’achever, la mine réjouit à l’idée d’emporter avec lui une âme humaine. Il s’adressa alors à Guilhem en ces termes :

- « Je me suis exécuté, l’ouvrage est terminé. J’ai rempli ma part du contrat. A toi maintenant de me donner ce que tu m’as promis. »
Guilhem sortit alors un os de sa veste, le jeta de l’autre côté du Pont et le chien qui se tenait à ses côtés traversa le Pont à grandes enjambées. Alors que le Diable ne comprenait pas la manœuvre, Guilhem s’exclama :
- « Satan, tu vois que je respecte mes engagements. Il y a trois jours de cela, tu me demandais l’âme d’un de mes chiens de serviteur. Et bien, voici le plus fidèle de tous. »
- « ARRRRGH !! Guilhem !! Tu m’as trompé. Ma vengeance sera terrible ! »

Dans sa colère, le Diable tenta de détruire le pont mais l’ayant promis le plus solide possible, il ne put y parvenir. Enfin, comprenant qu’il ne pourrait se venger, il se jeta de dépit dans les eaux de l’Hérault et creusa le gouffre noir dans sa chute.

Parfois, en période de crue, la colère du Diable semble se réveiller et ses hurlements surgissent du fond du gouffre.
C’est ainsi que pendant de très nombreuses années, les pèlerins et gens de passage qui traversaient le pont se munissaient de pierres pour les jeter dans le fleuve dans l’espoir d’y laisser le Diable au fond.

sources :
https://www.saintguilhem-valleeherault.fr/la-legende-du-pont-du-diable
https://www.saintguilhem-valleeherault.fr/pont-du-diable-975
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_du_Diable_(Saint-Jean-de-Fos)



Pont du Diable - Maurienne (Savoie FR)

Les Forts de l’Esseillon furent édifiés au début du xixe siècle par le Royaume de Piémont-Sardaigne pour se défendre des invasions françaises.


Quatre de ces forts sont répartis sur la rive droite de l’Arc. Une redoute (infrastructure militaire fermée) est disposée de l’autre côté de la rivière sur sa rive gauche. Entre les deux ensembles un petit pont surnommé le « Pont du Diable » enjambe des falaises abruptes.
Le pont du Diable a suscité bien des légendes. L’une d’elle raconte que le bâtisseur du pont, incapable de finir son ouvrage à temps, fit appel au diable, en échange de l’âme du premier passant qui empruntera le pont. Le bâtisseur fit alors passer un bouc, et depuis ce jour le Diable Mauriennais a quatre cornes, et le pont porte son nom pour se souvenir de la bonne farce du bâtisseur.

source :
http://www.maurienne-tourisme.com/decouverte/les-insolites/le-pont-du-diable/#0



Le pont du Diable - (Uri CH)

Le pont du Diable (en allemand : Teufelsbrücke) est un pont en pierre — ou plus précisément trois ponts en pierre s’étant succédé au même endroit — dans le canton d'Uri en Suisse.

L'origine du pont est associée à une légende. Les habitants voulaient construire un nouveau pont en pierre. Un étranger se proposa pour ce labeur mais exigea en échange la vie de la première âme qui traverserait l'ouvrage. Les habitants acceptèrent et le pont fut construit en trois jours mais personne ne l'emprunta : les gens s'étaient rendu compte qu'ils avaient eu affaire au diable. Quelqu'un envoya alors un bouc pour traverser le pont. Le diable, hors de lui, voulait jeter un rocher pour détruire le pont et punir les Uranais mais il manqua sa cible. Une variante de l'histoire dit qu'une femme pieuse traça une croix sur la pierre ce qui découragea le diable qui prit la fuite en lâchant le bloc. Le rocher roula dans toutes les gorges et s’arrêta en dessous de Göschenen, où la « Pierre du diable » est toujours visible.



Au Moyen Age déjà, voyageurs et marchands doivent affronter le Gothard pour passer du Nord au Sud. Les gorges de Schöllenen (UR) constituent un obstacle infranchissable. Le Landmann d’Uri emmène alors quelques courageux ouvriers dans les grottes, avec le projet de construire un pont. Hélas, après un examen approfondi des environs, la troupe se rend à l’évidence: les roches glissantes rendent le projet impossible. «Que le Diable construise ce pont lui-même!» peste, furieux et déçu, le Landmann sur le chemin du retour.

La nuit venue, un sombre individu toque à la porte de l’élu. «Tu m’as attribué une charge aujourd’hui. Dans trois jours votre pont sera terminé, promet le triste sire. En échange, j’emporterai avec moi le premier qui le traversera.» A l’issue de vives discussions avec ses pairs, le chef uranais accepte, faute d’autres solutions, l’offre du Diable. Trois jours plus tard, un magnifique ouvrage surplombe les eaux tourbillonnantes de la Reuss. De l’autre côté, le Malin attend patiemment sa récompense.

Parmi les habitants, le malaise s’installe. Personne n’a envie d’aller tester les affres de l’Enfer. Un paysan libère alors l’un de ses boucs. L’animal s’élance à travers le pont, pensant rencontrer un rival sur l’autre rive. Comprenant que l’on se joue de lui, le démon entre dans une rage folle. Il part chercher un morceau de roche pesant 2000 tonnes et mesurant 12 mètres de haut, avec la ferme intention de détruire le pont.

Arrivé à Göschenen, il croise le chemin d’une vieille femme. «Pourquoi courez-vous ainsi? lui demande-t-elle. Arrêtez-vous quelques instants pour reprendre votre souffle!» Le Malin écoute le conseil et s’assied. Après tout, il n’est pas à une minute près. La vieille femme plante discrètement une croix dans la roche, puis, courageuse mais pas téméraire, s’éclipse. Après sa pause, le diable tente de reprendre la pierre. En vain. Celle-ci refuse désormais de bouger. Découvrant la croix qui annihile ses forces démoniaques, il comprend qu’il a été trompé une deuxième fois.

Humilié, le démon repartit dans ses quartiers infernaux et n’est jamais revenu. La «Pierre du Diable» est restée à Göschenen. Dans les années 1980, la Confédération s’est vue contrainte de la déplacer de 100 mètres lors de la construction de l’autoroute du Gothard ... pour la diabolique somme de 300'000 francs. Une petite revanche du diable, cinq cents ans plus tard ?
Dans les années 1980, le chantier de l'autoroute du Gothard oblige le déplacement de la pierre qui est reposée, intacte, à 127 mètres de sa chute initiale. L'opération n'est pas simple et coûte quelque 300'000 francs ; le gros caillou mesure tout de même 12 mètres de haut et pèse... 2000 tonnes.
Mais on assiste bientôt à une mystérieuse augmentation des accidents au kilomètre 16. Certains l'attribuent à la Pierre du Diable, laquelle continuerait ainsi son oeuvre maléfique pour punir les habitants d'Uri de leur malice...



D'après la légende, la première traversée du Gothard se serait donc opérée grâce à un pacte avec le diable. Si les uranais n'ont pas satisfait la demande du diable en lui offrant un âme, leurs descendants, ont eux satisfait voir même surpasser cette demande par la construction du tunnel du Gothard qui a engendré plusieurs morts :
28 juillet 1875 : Grève sur le chantier ferroviaire du Gothard. Les ouvriers réclament une réduction du temps de travail quotidien (de 8 à 6 heures) ainsi que le versement de leur salaire en argent comptant. Mais la gendarmerie d'Uri, épaulée de miliciens civils armés, tire sur les grévistes. 4 personnes meurent.
Juillet 1879 : L'ingénieur en chef Louis Favre meurt sur le chantier d'une rupture d'anévrisme.
Entre 1996 et le 15 octobre 2010 (date de la fin du percement du tunnel), huit personnes ont trouvé la mort sur le chantier et une neuvième en juin 2012 à la suite d'une chute à Faido. Il y a eu également environ 3 500 blessés, 
24 octobre 2001 : Accident dans le tunnel routier bidirectionnel (les véhicules s'y croisent) du Gothard. À 9h39 ce matin du 24 octobre, un camion sort de sa trajectoire à 1 kilomètre de l'entrée sud. Le tunnel s'embrase. Les flammes s'étendent sur 300 mètres, la température atteint 1200 degrés ; un « enfer » selon l'expression du conseiller fédéral en charge des Transports de l'époque, Moritz Leuenberger. 11 personnes perdent la vie dans ce qui restera l'un des plus graves accidents routiers de Suisse et d'Europe.
Les accidents se succèdent, les morts se compteront en centaines ; 177 uniquement lors de la construction du tunnel.



sources :
https://www.24heures.ch/series-ete/premiere-traversee-gothard-grce-pacte-diable/story/27767367
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_du_Diable_(Sch%C3%B6llenen)
http://www.ednp.ch/static/gothard.html






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